- décrisper
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• 1790; de dé- et crisper♦ Décontracter (les muscles).♢ Rendre moins tendu, moins crispé. — Pronom. L'atmosphère se décrispe.⊗ CONTR. Crisper.décrisperv. tr.d1./d Décontracter (les muscles).d2./d Atténuer les tensions, les conflits. Décrisper la situation politique.⇒DÉCRISPER, verbe trans.A.— Domaine de la psycho-physiol. hum. [Le compl. désigne les muscles] Décontracter. Anton. crisper, contracter :• Rroû s'est couché à côté du piège (...) le moindre mouvement cisaille la patte prisonnière. Il décrispe ses muscles (...) l'affreuse mâchoire bleuâtre serre implacablement.GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 207.— [Le compl. désigne une partie du corps] Décontracter les muscles de. Décrisper la face.— Emploi pronom. réfl. Mon homme se décrispa, redevint liane (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 425). La face [d'Évariste] se décrispait, redevenait matière malléable (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 117).B.— Au fig., domaine des rapports sociaux. Rendre moins crispé, moins tendu. Synon. détendre, apaiser. Il est impossible, en ce moment, de décrisper les tensions des volontés combatives malgré la politique tentée pour atténuer les dramatiques conséquences humaines du chômage (Comte de Paris ds Aspects de la France, 19 janv. 1976, n° 1427, p. 7).Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. décrispé. [En parlant d'une partie du corps, ou le corps tout entier] Qui n'est plus crispé, tendu. Les lèvres molles, toute la chair décrispée, tu murmures (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 153). La fille crispée et décrispée (MONTHERL., Encore inst. bonh., 1934, p. 722).Prononc. :[
], (je) décrispe [
]. Étymol. et Hist. 1926 (GENEVOIX, loc. cit.). Dér. de crisper; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :1.
DÉR. Décrispation, subst. fém. a) Méd. État de décontraction musculaire ou psychique. Amener à la décrispation. ,,Toute son ambiance psychique doit être faite pour l'amener à la décrispation`` (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 187). b) Domaine pol. et soc. Fait de détendre (les relations des groupes ou des individus); état qui en résulte. J'ai donc fait ce qui dépendait de moi pour que cette décrispation de la politique française puisse avoir lieu (V. Giscard d'Estaing ds Le Monde, 24 avril 1976, p. 8). — []. — 1re attest. 1946 (MOUNIER, loc. cit.); de crispation, préf. dé-. — Fréq. abs. littér. : 2.
décrisper [dekʀispe] v. tr.❖1 Décontracter (les muscles). || « Il (Rroû) décrispe ses muscles » (Genevoix, Rroû, 1931). — Par métaphore. || « Cela décrispait l'âme » (René Fallet, Y a-t-il un docteur dans la salle ?, p. 43).♦ Rendre (qqn) moins tendu, moins crispé. — Pron. (plus cour.). || « Il fit un effort pour se décrisper dans un sourire mondain » (Christine Arnothy, Toutes les chances plus une, p. 327).2 Polit. Rendre (une relation, un rapport politique, social) moins crispé. ⇒ Détendre; apaiser. || « La France “décrispe” sa position » (le Monde, 4 oct. 1974).❖DÉR. V. Décrispation.
Encyclopédie Universelle. 2012.